9h 30 : Salle de réunion de la Maison du Diocèse, Marie-Thérèse Biteau accueille les 30 participants à cette journée ainsi que deux de nos intervenants présents, Jean Miniac et Christophe Courriault.

Elle présente les objectifs, le contenu et le déroulement de cette journée (à lire annexe 1) dont l’intitulé est le suivant :

« Rapport, sens et valeur du travail – Équilibre et choix entre vie professionnelle et mode de vie ».

Marie-Thérèse nous explique les raisons du choix de ce thème de réflexion : à lire annexe 2.

10h : les témoignages

  • Michel Arnaud (vidéo) – texte complet à lire annexe 3
    Michel Arnaud est marié et père de famille, dont une fille handicapée ; il a 50 ans, il est vendéen. Après des formations (du BEP au BTS +) dans l’horticulture et le paysage, il a exercé un emploi de 8 ans comme responsable d’un chantier d’insertion vers Angers ; travail passionnant, mais épuisant nerveusement. Pour raisons familiales il a démissionné pour travailler à Fontenay puis à la Châtaigneraie où son entreprise a connu un développement ponctuel, puis des difficultés qui ont généré une mauvaise ambiance parmi les employés. Contraint de trouver une nouvelle orientation, il est actuellement employé comme agent d’entretien à la MFR de Mouilleron, proche de son domicile ; il a ainsi du temps pour s’occuper de sa fille handicapée ; il est heureux.
  • Michel Giraud : texte transmis – texte complet à lire annexe 4
    Michel Giraud est marié, père et grand-père, il habite Cheffois. Titulaire d’un CAP d’ébéniste, il a commencé sa carrière dans la menuiserie. Hospitalier à Lourdes, il s’est rapproché d’un CAT où il a trouvé un emploi. Mais les efforts demandés dans ce travail ne m’étaient plus supportables. Suite à un bilan de compétences j’ai quitté le CAT et mon CDI pour un CDD avec un tiers de salaire en moins ainsi que la moitié de mes congés annuels. Je suis préparateur esthétique de véhicules. Aujourd’hui je suis heureux de ce changement.
  • Gérald Alletru (vidéo) – texte complet à lire annexe 5
    Gerald Alletru a trouvé un premier emploi dans l’informatique, après de brillantes études s’appuyant sur des compétences mathématiques. Programmeur de haut niveau en région parisienne puis en Belgique, il se sentait seul et ne s’épanouissait pas. Il y a une dizaine d’années, il a décidé d’entrer dans l’enseignement en Vendée, après s’être renseigné auprès de personnes du métier, renonçant ainsi à un salaire important. Il est aujourd’hui professeur de maths en Vendée et il a trouvé du sens à son métier, des relations humaines, du dynamisme. Il ne regrette absolument pas son choix.
  • Hervé Bétard : texte transmis – texte complet à lire annexe 6
    Hervé Betard est responsable du SPELC (Syndicat Professionnel de l’Enseignement Libre Catholique) en Vendée. Il témoigne que l’an passé, il a dénombré une cinquantaine de demandes de démissions pour diverses raisons, dont la déception du métier et les difficiles conditions de son exercice.
  • Christophe Courriault : témoignage en direct – texte complet à lire annexe 7
    Christophe Courriault a succédé à son père et son grand-père sur la ferme familiale. Pris dans le cercle vicieux du rendement et des investissements, il s’est épuisé physiquement et moralement à sa tâche. Malgré les pressions de son entourage qui le culpabilisaient, il est revenu à l’une de ses passions : l’électronique et l’informatique, en fondant une entreprise avec son fils. Sa vie et celle de son épouse ont radicalement changé : il est heureux … et ses problèmes de santé ont régressé.

10h 45 : intervention de Jean Miniactexte complet à lire annexe 8

Jean Miniac habite Vannes, il est marié, père et grand-père. Il a débuté sa vie professionnelle en Vendée comme ingénieur. Quand il a voulu changer de travail, il s’est donné un critère de recherche inattendu : les villes avec un port de mer. (Aujourd’hui, c’est différent : on change de métier car on a des besoins immédiats). Il est entré dans l’enseignement, puis il a été directeur pédagogique. A sa retraite il a entamé des études … de théologie à Paris, Il s’est aussi engagé dans une première association «  Solidarités nouvelles face au chômage », puis dans le projet « Territoire zéro chômeur de longue durée ».

On a tendance à penser que les changements d’orientation professionnelle sont une forme d’instabilité ; moi, je pense, au contraire, qu’il s’agit plutôt d’une recherche, d’une adaptation, d’une amélioration de la connaissance de soi : voir les témoignages de ce matin.

Le contexte a changé depuis l’après-guerre : nous sommes passés d’une société de restrictions à une société d’abondance ; les études se prolongent ce qui peut donner l’impr3 que tout est possible. Il y avait des supports fiables et incontestés : Patrie, Religion, Politique, etc, et on s’entendait sur les mêmes valeurs : efforts, sacrifices, salaire, nombre d’heures au travail, … De nouveaux domaines sont apparus et le cadre de travail a été modifié, c’est l’exemple du télétravail. Le rapport au temps a évolué, aujourd’hui on veut tout et tout de suite.

Dernièrement, on constate un retour des métiers manuels et c’est bien, on compte même le nombre d’apprentis.

Le comportement face au travail : le titre provocateur de « La Croix » : Les gens ne veulent plus bosser ! », tempéré par le sous-titre « Vraiment ? ». On constate un nombre croissant de démissions, et l’émergence de deux fléaux : le chômage de longue durée et les travailleurs pauvres.

Ce qui prime aujourd’hui, c’est la recherche de l’équilibre personnel. Le travail est devenu un moyen, ce n’est plus une finalité. Et on recherche aussi moins de routine, de pénibilité ; la société rejette ces aspects négatifs.

Disons pour conclure que le travail est … obligatoire : c’est un lieu de structuration temporelle, sociale, identitaire, matériel, …

14h : temps d’échanges en carrefours

Voici les mots clés issus des carrefours :

1 – Quelle place et quelle valeur avons-nous attribuées à notre travail, à notre métier pendant notre vie active ?

Indépendance – Transmission – Découverte – Implication

Responsabilité – Conscience – Reconnaissance – Satisfaction

Prioritaire – Adaptation – Épanouissement – Relations

Essentielle – Relationnelle – Absorbant – Passionnant – Valorisant

2 – Comment avons-nous vécu notre passage de la vie active à la vie de retraité ?

Nostalgie – Très bien – Perte de statut – Violence

Mort sociale – Rupture – Repositionnement – Panique

Centres d’intérêts – Facilement – Progressivement – Vide

Organisation nouvelle – Disponibilité – Repos –

Comment avons-nous trouvé une utilité à nos travaux, nos activités ?

Bénévolat – Contacts – Services – Rapport au temps

Disponibilité – Créer du lien – Apaisement – Distanciation

Écoute – Pouvoir choisir – Entraide –

Comment avons-nous retrouvé une nouvelle fécondité à notre vie ?

Voyages – Rencontres – Formations – Écoute

Relations – Ouvertures – Restructuration – Nouveaux horizons

3 – Parents et grands-parents, comment réagissons-nous face à ces changements ? Qu’est-ce que nous comprenons, comment accueillons-nous tout cela ?

Rôle d’écoute de soutien et de dialogue,

Échanges sur leurs intérêts ; on a du temps

Avec le temps, l’expérience, on prend du recul, de la modération, du discernement ; notre attitude est déjà un élément de soutien.

Disponibilité : présence, discussions, échanges.

Respect des choix, tolérance, accueil des petits-enfants.

Respecter et les accueillir tels qu’ils sont, donner notre avis.

Ne pas juger, laisser les enfants découvrir leurs besoins.

Les prendre comme ils sont, les comprendre et dialoguer.

 

Intervention de Jean Miniac suite aux remontées des carrefours :

Tout le monde donne de l’importance à son travail ; on perçoit aussi une nostalgie car la période d’enseignement a été une période enrichissante et valorisante ; d’où l’envie de transmettre notre enthousiasme et notre épanouissement.

La retraite a été une rupture, un changement dans plusieurs domaines : le style de vie, les activités et le regard des autres : « Tu es … retraité ». Elle a cependant permis de mettre en œuvre ses centres d’intérêt., de ne pas faire la même chose que pendant la vie professionnelle. Et quand on se sent utile, la fécondité est là !

Pour nos enfants, le maître mot est : bienveillance. Nous avons acquis une forme de sagesse.

Quelques remarques des participants :

Le passage aux 35 heures a été mortifère ; on a trop bordé les horaires.
La notion d’engagement n’est pas partagée par tous.
La pénibilité physique a diminué, mais les conditions de travail se sont dégradées avec davantage de contraintes.
Quand arrive la maladie, la notion de retraite paisible perd son sens.
Nous sommes la génération « sandwich », coincés entre nos enfants et nos parents.
La population des retraités n’est pas homogène, il existe de multiples vécus.

16h : Intervention sous forme de conclusion, de Marcel Bidaudtexte complet à lire annexe 9

Le travail est une dimension essentielle pour l’Homme, pour survivre , pour exister, nourrir sa famille.Il offre la dignité à la personne, permet la solidarité avec les plus démunis.

Le Pape insiste pour que le travail ne soit pas déshumanisant : les emplois doivent être respectueux du climat, assortis de droits, et l’Homme doit toujours être au centre.

Mais notre identité ne se résume pas à notre travail ; car nous risquerions de perdre notre identité quand s’arrête l’activité.

Regardons la couverture de la dernière « Flamme » avec le tabouret à 3 pieds qui illustre l’équilibre à trouver entre physique, intellectuel et social. Si un pied est déficient, c’est tout l’équilibre qui est en danger.

La fécondité d’une vie ne s’identifie pas à son efficacité. Nous, retraités, nous devons être garants des liens familiaux, témoins de notre Foi.

« L’important, ce n’est pas d’ajouter des jours à la vie, mais de la vie aux jours »

Nous terminons cette journée par un moment de prière et par un mot de Marie-Thérèse qui remercie nos intervenants, et espère que la journée a été profitable. (texte complet à lire annexe 10)

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