Historique
Née en 2002, L’Accorderie de Québec est un organisme à but non lucratif.
C’est un concept solidaire qui vise à lutter contre la pauvreté et l’exclusion et à favoriser la mixité sociale : des habitants d’une ou plusieurs communes se regroupent pour échanger entre eux des services, sur la base de leurs savoir-faire et ce sans aucune contrepartie financière.
Le système a connu immédiatement un grand succès au Québec, donnant naissance au Réseau Accorderie du Québec en 2006 puis à une douzaine de nouvelles Accorderies.
En France
En 2011, la France voit naître les premières Accorderies avec le soutien de la Fondation Macif qui devient le garant de la philosophie initiale du projet et des valeurs qui lui sont associées.
Paris 19° et Chambéry ont connu les premières implantations dès 2011 et désormais 35 Accorderies sont en activité ; à noter que d’autres projets sont en cours de réalisation.
Dans un contexte socio-économique difficile où la tentation du repli sur soi est forte, l’Accorderie s’est imposée par son fonctionnement humaniste et sa capacité à recréer du lien social et de la convivialité.
Les Accordeurs ont accès aux services des membres de « leur » Accorderie locale, ainsi qu’aux activités collectives d’échange découlant des services d’intérêt général qui s’adressent à l’ensemble des Accordeurs.
Dans le monde de l’ESS
Une Accorderie œuvre dans le monde de l’économie sociale et solidaire (ESS), en proposant un système économique alternatif reposant sur la création d’une nouvelle forme de richesse.
Une Accorderie fait le pari qu’il est possible de créer cette richesse collective et solidaire en se basant sur la contribution de tous les membres de la communauté.
Adhérer à une Accorderie, c’est entrer dans la spirale sympathique d’un réseau qui concrétise sa croyance que le monde peut fonctionner autrement, en ne laissant personne de côté, et qu’il est possible de produire et de consommer autrement.
Comment ça fonctionne ?
La charte que signe chaque nouvel Accordeur précise que l’échange de services comporte trois volets : l’échange individuel, les activités collectives d’échange et l’échange associatif.
- Par échange individuel, on entend un échange de services entre deux accordeurs ou entre un accordeur et un petit groupe d’accordeurs.
- Par activité collective d’échange, on entend un service d’intérêt « général » qui s’adresse à l’ensemble des accordeurs.
- Par échange associatif, on entend les services achetés en heures par l’Accorderie à un ou plusieurs accordeurs pour couvrir ses propres besoins d’organisation et de fonctionnement ou ses activités courantes.
Chaque Accordeur met à la disposition des autres ses compétences et son savoir-faire sous la forme d’offres de services. Chaque offre apparaît sur la page Web de l’Accorderie locale où la personne est devenue membre et dans un annuaire papier pour les Accordeurs qui n’ont pas accès à Internet.
Les membres entrent directement en contact avec les personnes qui offrent leurs services et concluent ainsi leur échange.
Le temps, ce n’est pas de l’argent…
Chaque échange de services est comptabilisé dans une banque de temps, selon le principe « une heure de service rendu vaut une heure de service reçu », quels que soient le service rendu et les compétences exigées. Tous les services sont mis sur un même pied d’égalité.
Dans la banque de temps, chaque Accordeur dispose d’un compte temps où sont inscrites les heures données et reçues. La comptabilité se fait à partir de chèques temps. Lorsqu’une personne devient Accordeur, 15 heures sont déposées dans son compte, ce qui lui permet d’échanger des services immédiatement.
Dans les Pays-de-la-Loire
La région Pays-de-la-Loire compte deux Accorderies, à Nantes et à Saint-Gilles Croix-de-Vie.
Espace de vie sociale (EVS), L’Accorderie du Pays de Saint-Gilles a été créée en avril 2017, après deux années de préparation, et l’obtention d’un agrément du Réseau National des Accorderies de France. Dès le 1er avril, plus de 180 accordeurs s’étaient inscrits, et certains déjà très investis dans le fonctionnement de la structure.
L’Accorderie du Pays de Saint-Gilles, rayonnant sur 14 communes, est une initiative privée d’économie collaborative fondée sur un système de valeurs, moyen de lutter contre l’exclusion et l’isolement social, de stimuler l’estime de soi et d’augmenter le pouvoir d’agir.
La municipalité de Saint-Gilles Croix-de-Vie a mis à disposition un très beau local et les partenaires financiers ont porté « le bébé sur les fonds baptismaux » : CAF, Région, Département et quelques entreprises privées dont un hypermarché de Saint-Hilaire de Riez.
Un poste salarié à temps partiel a été créé pour assurer les tâches administratives.
Des commissions se réunissent pour appliquer le règlement intérieur de l’Accorderie, définir le fonctionnement des diverses activités, l’organisation des assemblées statutaires, la préparation des moments conviviaux, réunions sympathiques dénommées « Accordineries » dont la fréquence est variable tout au long de l’année.
Un jardin collectif rassemble des volontaires sur un terrain mis à disposition par la municipalité, offrant fruits et légumes aux Accordeurs.
Des permanences permettent d’accueillir les visiteurs en deux matinées et deux après-midi par semaine.
Échanges tous azimuts
Les domaines où s’échangent les services vont du transport à la couture en passant par l’aide aux déménagements, l’apprentissage des langues, le soutien informatique, les randonnées, l’hébergement ponctuel, la garde d’animaux, l’arrosage des plantes pendant l’absence des Accordeurs, les petits travaux d’entretien, de bricolage, de ménage et de jardinage ponctuels.
Des ateliers regroupent les artistes peintres, les chanteurs, les bricoleurs en veine de conseils, etc.
Les échanges de services ne doivent en aucun cas concurrencer l’activité des artisans locaux et autres prestataires de services. Dans la réalité, certains échanges sont plus contestables : par exemple, lorsqu’un groupe d’accordeurs effectue le déménagement complet d’un autre accordeur.
Quelques statistiques
Au 1er octobre 2023, l’Accorderie du Pays de Saint-Gilles regroupait 260 membres et le nombre d’heures échangées en 2022 atteignait 1800 heures environ.
Pour conclure :
« Accueillis par une équipe sympathique, nous avons adhéré à l’Accorderie dès la création.
Nous avons participé aux Accordineries et à plusieurs activités proposées, aidé à l’organisation et à l’entretien du local, animé un Atelier chant pendant plusieurs années avec Jean-Jacques Dubé.
L’Accorderie nous a permis de tisser des liens amicaux autour de nous dans différents milieux.
En plus de l’aspect matériel des échanges, nous avons le sentiment d’avoir été utiles pour dynamiser la vie locale sur le Pays de Saint-Gilles. »
Dominique et Mireille Marmion